________________________________________________________________________________________
A quelques jours seulement du final de cette saison, Bruno Heller, le créateur de la série, a répondu aux question de TV LINE en compagnie de Simon Baker (Patrick Jane) et Robin Tunney (Teresa Lisbon).
« TV LINE : Bruno, je crois comprendre que cela a toujours été votre intention de mener Jane et Lisbon là où ils en sont à la fin de cette saison, même l'année dernière ?
BRUNO HELLER: Nous y avons effectivement pensé. Quand la série a commencée, pour moi ce n'était pas du tout le but. Mais au fil des années, les personnages développent leur propre dynamique et direction car la vérité est dévoilée, et il nous a semblé- et les acteurs peuvent me contredire s'ils le veulent- que l'amour s’épanouit. Il y a un véritable sentiment entre ces deux personnages qui doit être honoré, quelque chose de tout à fait naturel et organique.
Simon, étiez-vous intéressé pour explorer cette partie de ...
SIMON BAKER [interrompant]: Dès l'instant où j'ai rencontré Robin Tunney [Tunney et Heller rient]. Je l'ai regardée et je lui ai dit "Tu seras mienne.". Non, vous savez, c'est une de ces choses où ... C'est toute la Moonlighting théorie qui entre en jeu sous la forme de longue série TV. Ça passe, et parfois encore et encore, et donnez-vous au public ce qu'ils veulent, ou gardez-vous toute cette tension? Est-ce vraiment ce qu'ils veulent, c'est que ce qu'ils aiment - vouloir quelque chose? Parce que dès que vous scellez un quelconque accord avec quelque chose, c'est comme, "Eh bien, voilà, et à partir de là où allons-nous?" Il y a toujours beaucoup d'endroits où aller, mais c'est un risque et un défi.
Mais du côté des personnages, étiez-vous et Robin intéressés de poser la question "Qu'est-ce que ces deux personnes représentent-elles vraiment l'une pour l'autre après toutes ces années ?"
BAKER: Oui - et c'est devenu vraiment évident, je pense, après que nous ayons clôturé le chapitre John le Rouge et fait l'épisode qui suit [My Blue Heaven, NDLR]. Il s'agissait de tout reprendre à zéro, dans le sens que cet épisode soit basé sur la nostalgie et le manque de l'autre, de cette relation à l'époque.
ROBIN TUNNEY: Je pense aussi que la série a toujours eu plus qu'une seule intrigue. Et une fois la partie John le Rouge élucidée, c'était comme "OK, ces personnes se retrouvent toutes les deux. Comment créez-vous des enjeux ?" Il y avait une histoire, mais il y avait cette idée "Quelle est la prochaine ?" Que ressentent-ils envers l'autre ? Cela a créé une sorte d'arc avec beaucoup en jeu, les sentiments et tout ça, sans "Oh, nous allons tout bouleverser avec un autre serial killer." C'était quelque chose qui était approprié pour la série et ça a créé toute la partie dramatique.
Robin, dans la scène finale de l'épisode de la semaine dernière, que ce passe-t-il dans la tête de Teresa lorsqu'elle essuie une larme devant sa porte ?
TUNNEY: Je pense qu'elle meure d'envie que Jane fasse le premier pas - et elle est vraiment inquiète que ce ne soit pas le cas. Cette opportunité avec quelqu'un d'autre [l'agent Marcus Pike, joué par Pedro Pascal] est apparue est c'est comme "OK, est-ce que je suis folle? Dois-je le faire ? Est-ce que je rate quelque chose parce que j'attend quelqu'un d'autre?" C'est quelque chose qui lui fait vraiment peur. Ce gars est arrivé complètement fou d'elle et elle se demande "Vais-je laisser passer quelque chose de vrai, ou m'accrocher et voir ce qu'il va se passer?" Elle attend juste que Jane lui déclare sa flamme. Elle n'est pas sûre de ce qu'elle peux faire, comme "Alors, cet autre gars m'a demandé de partir avec lui ..." .
Qu'est-ce qui empêche Jane d'être plus franc avec Lisbon ? Peut être n'est-il pas assez confiant, ou ... ?
HELLER: Simon peut sans doute y répondre mieux que moi, mais selon moi, si vous avez passé une grande partie de votre vie à dissimuler vos sentiments, pour de très bonnes raisons, et à penser que c'est essentiellement votre amour qui a tué des personnes dans votre vie, qu'une relation avec vous est une mauvaise chose, il y a toutes sortes de peurs profondes qui vont vous retenir de parler honnêtement. Les hommes en général ont du mal à parler de leurs émotions, et dans notre cas, Jane et Lisbon ont eu une longue relation frère et sœur, alors déclarer soudainement un tout autre type d'amour est extrêmement difficile.
BAKER: Tout semble aller pour le mieux, et soudainement cette fille avec qui j'aime passer du temps demande à mon personnage de donner plus de lui-même... C'est une part de ça. C'est aussi que Jane est un jouet cassé. C'est comme s'il avait enfin obtenu le droit d'aller bien, mais ça ne fonctionne pas complètement. Je suppose que Lisbon espère le voir un jour complètement rétabli, et il la regarde en pensant "Elle va partir, et je ne peux pas me soigner. J'ai oublié comment donner de moi-même et comment me livrer." Donc c'est un défi. Vous pouvez l'interpréter de différentes façons, mais je savais ce que je jouais. Je n'ai pas nécessairement choisi de l'articuler, parce que je pense que la nature de quelqu'un qui n'arrive pas à se livrer à quelqu'un d'autre est très privé. Et je pense que cela doit paraître authentique et privé pour que ce soit légitime.
Robin, ces derniers épisodes ont-ils été amusants pour vous, être "la plus jolie fille à la danse" avec ces deux hommes attirants se battant pour vous?
TUNNEY: Euh, oui - après avoir porté des vêtements sages pendant cinq ans, c'est assez agréable.
HELLER: C'est la vraie vie de Robin de toute façon, des hommes se battant pour elle...
TUNNEY [riant]: C'est intéressant, l'histoire entre Jane et Lisbon. Dès le début, je me souviens de la tournée de presse de la TCA [Television Critics Association, NDLR] et PaleyFest durant la première saison, tout le monde était comme "Vont-ils finir ensemble ou non?" Et ma réponse - "Je n'ai aucune idée" - était honnête. Et puis au fil des années... Simon et moi aurions pu nous détester ou être en colère envers l'autre, mais j'ai développé tellement d'affection pour lui que l'idée de mener ces deux personnages là où ils en sont m'a paru si simple, parce que j'ai vraiment apprécié travailler avec lui. J'ai l'impression que c'est une progression de l'attachement de ces personnes. C'est ce qui est bien avec la télévision, vous avez la chance de vivre des expériences en temps réel, sur six ans.
Bruno, êtes-vous prêt à exclure Pike comme étant le cerveau du réseau d'enlèvements de cette fin de saison ? Ça ne sera pas si facile ?
HELLER: J'ai exclu cette possibilité, oui. Pike n'est pas le méchant.
TUNNEY: Tout semble trop beau pour être vrai !
HELLER: Parfois, je pense que je suis trop stupide pour ce public, pour trouver des solutions intelligentes comme ça. [Rires] La vie n'est pas si compliqué que ça, ou sombre - même si j'aurais aimé avoir cette idée avant.
Combien le final sera-t-il satisfaisant s'il s'avère être le final de la série?
HELLER: Vas-y, Baker.
BAKER [Réfléchissant]: Sur une échelle de 1 à 10...
HELLER: Oh, d'accord, je commence alors - "11".Ecoutez, cet épisode a été écrit et tourné dans le but d'être un grand, heureux, romantique adieu pour la série si s'en est un - mais cela ouvre également un nouveau chapitre si ce n'est pas le cas. Je pense que nous avons largement atteint cette note. J'en suis très heureux. Baker est perfectionniste, donc il ne sera satisfait que lorsque j'aurai créé un croisement entre Autant en emporte le Vent et Psychose ou quelque chose comme ça.
BAKER: Oh c'est pas vrai. Peut-on changer ces références ?
HELLER: OK, peut être pas celles-là. Mais l'une des raisons pour lesquelles la série dure aussi longtemps, c'est précisément parce que ces deux-là, en particulier Simon, ne sont jamais satisfaits. Ils vont toujours chercher plus et faire mieux, plus intéressant et frais et original. Nous n'avons pas toujours réussi, mais c'est le niveau que nous avons essayé de surmonter. Je pense que nous avons fait de notre mieux et c'est au téléspectateur de décider à quel point il sera satisfait.
BAKER: On est dans un public populaire avec The Mentalist. C'est pas Breaking Bad, c'est un show qui a eu un public très cohérent pendant six ans, et il s'agit de tirer notre public dans des directions où nous les contestons un peu. Vous ne pouvez pas toujours donner à chacun ce qu'ils veulent, et parfois les gens veulent être protégés contre ce qu'ils veulent. Je pense que le meilleur résultat pourrait être de diviser le public en 50-50.
TUNNEY: Je pense que beaucoup de spectateurs vont être contents, et je pense que ça va rendre certaines personnes en colère - et c'est le mieux que vous pouvez espérer. Parce que tout le monde est émotionnellement investi dans le show d'une manière différente. Et c'est une bonne chose, parce que ce sont des réactions authentiques. Je ne pense pas que quiconque se sent mis à l'écart à ce sujet. »
Source : TV LINE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire